15 août 2011

Janeite or Charlottean?

Il a osé. Michael Thomas Ford a laissé les vampires déferler sur deux de mes auteures préférées. Après Pride and Prejudice and Zombies (par Jane Austen et Seth Grahame-Smith) et Jane Slayer (de Charlotte Brontë et Sherri Browning Erwin), voici Jane bites back.
Certes, la querelle entre fans de Charlotte Brontë et Austenmaniacs ne cesse de faire rage. Certes, Charlotte Brontë a osé dire que Jane Austen ne connaissait rien à la passion (« The passions are perfectly unknown to her: she rejects even a speaking acquaintance with that stormy sisterhood ... What sees keenly, speaks aptly, moves flexibly, it suits her to study: but what throbs fast and full, though hidden, what the blood rushes through, what is the unseen seat of life and the sentient target of death--this Miss Austen ignores....Jane Austen was a complete and most sensible lady, but a very incomplete and rather insensible (not senseless woman), if this is heresy--I cannot help it », a-telle osé écrire!).
Mais quand même!

Jane bites back commence plutôt bien. Jane Austen tient une petite librairie, et s'interroge sur le tournant qu'a pris la perception de Mr Darcy chez le lectorat moderne. Comme il se trouve que Jane est un vampire, ceci ouvre des perspectives intéressantes, d'un point de vue littéraire du moins: elle peut apporter un point de vue bien particulier sur les transformations d'une œuvre par la mort de son auteur, et sur les métamorphoses apportées à son message.
Mr Ford ne va pas très loin dans l'analyse, mais l'idée était intéressante.

La suite se complique, et fait preuve d'une partialité et d'un esprit de clocher (revanchard, si je peux me permettre) marqués, et d'horreur mes cheveux se dressent sur ma tête.

Parce que Mr Ford ne se contente pas de changer Jane en vampire. Non, non. Ce serait trop simple. Il décide également d'attaquer sans vergogne Charlotte Brontë.
Et méchamment.
Charlotte, vampire également, cela va sans dire, s'est emparé d'un manuscrit encore non publié de la pauvre Jane, qu'elle espère faire publier à son compte pour pallier au tarissement de son imagination.
Charlotte est donc incapable d'écrire et mesquine.
Mais elle a également fait empailler ses frère et sœurs avec lesquelles elle joue comme avec des poupées, semblant confondre jeu et réalité.
Charlotte est donc folle.
Charlotte essaye également de tuer Jane et, si mes souvenirs sont bons, meurt elle-même un certain nombre de fois avant de périr définitivement.
Charlotte est donc folle furieuse, même. Était, d'ailleurs, puisqu'elle est vraiment morte, cette fois.

Hum...
Heureusement, dans mes fantasmes, Jane Slayer traverse ses pages pour aller assassiner Jane (l'autre, vous l'aurez compris). Parce que je l'ai enfin compris: il faut choisir son camp!

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