22 janv. 2009

Waiting for the barbarians

Au commencement était le signe. Avant même le verbe, entêtantes, enîvrantes, venaient les traces non voisées, arabesques obscènes et obsédantes qui "disaient" le corps...
Devant les signes meurtris de la femme mystérieuse et mutilée, le consul se trouve pris dans un réseau de significations devant lequel il se trouve démuni. Se voulant herméneute, il trace et retrace de ses mains les cicatrices, comme si la réponse ne pouvait venir que du corps, d'une autre peau en contact avec celle qui s'offre comme un texte.
Mais le sens reste caché, enfoui. Seul reste le signe, outil monstrueux d'une monstration imparfaite. Comme si c'était le consul qui était aveuglé par les lunettes aux verres fumés du bourreau.
Il se tourne alors vers les mots, mais le langage de la frontière est flou, évasif, portant en lui trop de contradictions pour apporter du sens...
C'est alors au lecteur de chercher, deviner, imaginer les lignes du corps, rappelant l'arbre qui marque à jamais le dos de Sethe. Mais la frontière des mots ne forme-t-elle pas un écran aussi compact que celui des lunettes?

2 commentaires:

  1. Euh... tu mets la barre très haut, là.
    Je me contenterai de te donner l'avis de JJ Goldman, grand sémiologue du XXème siècle:
    "Oh c'est pas juste, c'est mal écrit!
    Comme une injure, pus qu'un mépris..."
    Lui, c'est carrément sur la peau d'un organe d'une femme qu'il a essayé de lire: le coeur...
    Bises!

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  2. Hi hi!

    D'aucuns disent que j'aurais du donner comme titre "élucubrations", mais comme il y en aura d'autres, je devais donner le titre du roman qui a déclanché ça: "Waiting for the barbarians" de Cotzee...

    Mais ça ne m'empêche pas d'être fan de Goldman ;)

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