26 janv. 2009

petit lexique à l'usage des néophytes

Voici un petit lexique à l'usage des néophytes qui liraient mes messages sur l'IUFM.
Actionnel: qui permet d'actionner le monde qui nous entoure. La méthode actionnelle considère l'anglais non plus comme une langue étrangère qu'il est nécessaire d'apprendre pour communiquer dans un monde globalisé, mais comme un outil qui permet d'agir sur le monde qui nous entoure. On s'est enfin aperçu qu'il valait mieux demander à nos élèves de se prendre pour des concepteurs de jeu vidéo chargés d'inventer un nouveau super héros plutôt que de leur donner les moyens de demander leur chemin...
Apprenant: élève. Mais la forme progressive “-ant” souligne l'implication du sujet, non-passif dans son apprentissage.
Discipline: quelque chose dont il faut faire le deuil. “Un grand nombre de professeurs ont l'impression, probablement à raison, qu'il leur faut faire le deuil de leur discipline pour devenir des professeurs à part entière”.
Discipline bis: autrefois, quelque chose qui aurait pour résultat le calme et l'ordre au sein d'une salle de cours. Mais aujourd'hui, dans un milieu où le facilitateur d'apprentissage* doit laisser la préséance à l'apprenant*, anachronisme. Surtout dans le 9-3.
Enseigné: cf apprenant. Mais moins impliqué, donc non-estampillé IUFM, bien sûr.
Facilitateur d'apprentissage: enseignant. Ce terme signale qu'un enseignant doit combattre son penchant inopportun à jouer le rôle d'un dispensateur de savoir, vers qui doivent se tourner les apprenants, mais devenir un médiateur catalytique entre l'élève et ce même savoir.
Grammaire: celle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom.
IUFM: Institut Universitaire de Formation des Facilitateurs d'Apprentissage. Lieu de la raison pure. Lieu de la raison pratique aussi, d'ailleurs. Endroit merveilleux formant les générations à venir de facilitateurs d'apprentissage*. Néanmoins, témoignage de reconnaissance sans appel, amené à disparaître à brève échéance.
« Projects »: seul manuel actionnel au monde.
Tâââche finâââle: (tache finale) projet proposé aux apprenants*, vers lequel tend l'ensemble d'une séquence. On dédie une série d'une dizaine de cours à préparer nos élèves à se prendre pour des concepteurs de jeux vidéos (ils décrivent leur propre super-héros), des ingénieurs présentant leur dernière invention à un colloque (le stick de beurre jaune, par exemple), ou des lycéens américains préparant la mise en page d'un year book. Un jour, ils se prendront pour Shakespeare et ils écriront des sonnets, mais ils ne sont pas encore tout à fait prêts.
Trace Ecrite (TE): ce qui reste au tableau, et que les élèves copient à la fin du cours, dans le silence le plus complet pour pouvoir écouter les explications du facilitateur d'apprentissage*. Comme tout doit venir des élèves, à part les synonymes et les indications phonétiques quasi-hiéroglyphiques, ne vous attendez pas à y trouver un ordre quelconque.
Warm Up: « espace gratuit de parole en prise de risque ». Il faut consacrer les 5 à 10 premières minutes du cours (si vous pouvez maîtriser le facteur temps) à faire parler les apprenants* d'un phénomène politique, d'une fête historique ou religieuse, de ce qu'ils ont regardé à la TV la veille au soir... puis reprendre le cours en les interrogeant sur la leçon du cours précédent. Et qu'importe qu'il n'y ait aucun lien logique entre Martin Luther King (vu en 10min) et la conception d'un super héros (étalée sur 10 cours)...

2 commentaires:

  1. Consternant, mais avec ton humour, lecture très agréable, en plus d'édifiante...

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  2. un jour ils seront prêts. oui, c'est sûr (même s'ils écrivent à leur bien aimée shakespearienne : you like not the spinachs).

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